Le bonsaï est tout un art ! Cultiver un arbre en pot demande une attention de tous les instants. Fragiles et exigeants, les bonsaïs sculptés par la main de l’homme s’entretiennent minutieusement jour après jour. Ces petits arbres sont avant tout adaptés à l’extérieur, mais on peut tout de même entretenir les espèces tropicales et subtropicales à l’intérieur. Autrement, les autres arbres doivent être placés à l’extérieur. Pour qu’un bonsaï soit en bonne forme il faut adopter les bonnes pratiques pour l’entretenir. Quel substrat utiliser ? Comment tailler les feuilles, les branches et les racines lors du rempotage ? Comment arroser ? Quels outils utiliser pour l’entretien de ses bonsaïs ? Ce guide pratique vous donne les informations de base pour l’entretien de vos arbres en pot.
Généralités sur la culture du bonsaï en intérieur
Les bonsaïs vivent normalement à l’extérieur, mais les espèces tropicales et subtropicales s’acclimatent relativement bien à l’intérieur si elles ont de la lumière et un taux d’humidité suffisant. L’entretien d’un bonsaï en intérieur est un peu différent de l’entretien d’un bonsaï en extérieur. Il doit être placé à la lumière près d’une fenêtre, dans une pièce à l’abri des courants d’air et la température varie en fonction de l’espèce. En automne et au printemps, les bonsaïs tropicaux requièrent des températures variant de 10 à 18° C pour la nuit et de 19 à 25° C en journée. Un bonsaï subtropical se contente quant à lui de températures allant de 4 à 9° C la nuit et de 10 à 16° C la journée.
Le bonsaï d’intérieur doit être vaporisé d’eau de pluie plusieurs fois dans la journée et l’arrosage du pot sera plus généreux lorsqu’il fait très chaud l’été. L’arbre doit être positionné le plus près possible d’une fenêtre bien exposée à la lumière l’hiver. Durant l’automne, on met les bonsaïs au repos dans une pièce à la fois éclairée et fraîche. Cultiver un arbre en pot à l’intérieur est donc essentiellement une affaire de température, d’humidité et de lumière.
Les espèces adaptées à la culture du bonsaï en intérieur
Il existe différentes espèces tropicales et subtropicales que l’on peut cultiver à l’intérieur. Le plus connu et le plus simple d’entretien est le bonsaï Ficus. S’accommodant relativement à une faible humidité, il peut se développer normalement et s’avère un choix facile pour les débutants. Les autres espèces couramment cultivées en intérieur sont de la famille des Crassula. Par exemple l’Arbre de Jade, le Ligustrum aussi appelé Troène, le Carmona ou Arbre à thé, l’Arbre ombrelle et l’Arbre à plume).
Les soins à apporter à son bonsaï en intérieur
Les soins à apporter au bonsaï d’intérieur doivent compenser la quantité limitée de nutriments et d’eau à disposition de l’arbre en raison de sa culture en pot. La première difficulté quand on cultive un bonsaï tropical en intérieur est l’intensité lumineuse car elle est forcément plus faible qu’en extérieur. Le manque de lumière peut ralentir la croissance et affaiblir l’arbre. Il est donc impératif de placer son bonsaï devant une fenêtre orientée plein sud de préférence. Par ailleurs, une lumière artificielle avec des ampoules horticoles ou des diodes électroluminescentes peut aider à compenser le manque de lumière durant quelques heures chaque jour.
Autre besoin fondamental pour le bonsaï d’intérieur, avoir un taux d’humidité le plus élevé possible. Pour recréer des conditions climatiques les plus proches de son milieu naturel, on peut placer l’arbre sur un plateau contenant des roches spécifiques gardant l’humidité. Il faut également pulvériser l’arbre autant de fois que possible dans la journée. Pour les bricoleurs, l’idéal est de construire une serre transparente sur-mesure afin de retenir l’humidité. Placée contre la fenêtre, la serre d’intérieur offrira toujours la lumière de l’extérieur au bonsaï. On peut aussi utiliser une cloche en verre !
L’arrosage est quant à lui propre à chaque arbre et se fait en fonction de vos observations. Quand la terre à bonsaï est sèche sur un à deux centimètres à la surface du pot, alors il est temps d’arroser généreusement en plusieurs fois. Pour les températures, les espèces tropicales apprécient la chaleur de l’été alors que les espèces subtropicales se contentent facilement de températures un peu plus basses.
Que faut-il savoir sur le substrat à bonsaï ?
La terre à bonsaï se compose d’argile, de roches, de métaux et de fibres végétales décomposées. Le substrat à bonsaï maintien l’arbre en place dans son pot et le nourrit grâce à sa composition riche en éléments nutritifs. Il existe des terreaux pour bonsaï, généralement composés de terre végétale, d’écorce compostée, de pouzzolane, de terre noire de brière, de tourbe blonde de sphaigne, de sable, de récalcit et d’engrais. Pour faire ses propres mélanges, les principales terres à bonsaï Japonaises sont la Kiryu, la Kanuma, la Pumice, l’Akadama et la Keto.
L’Akadama
L’Akadama est une terre argileuse dont l’origine est volcanique. Elle est concassée, traitée et séchée, avant d’être commercialisée en sacs de grains de différentes granulométries. L’Akadama a un PH neutre qui permet de conserver un très bon taux d’humidité après l’arrosage. Avantage non négligeable, sa couleur ocre clair à l’état sec devient ocre rouge quand on l’arrose, ce qui aide à identifier les besoins en arrosage du substrat. L’Akadama n’est pas une terre contenant des substances nutritives, il faut donc lui apporter de bonnes doses de fertilisants (fertilisant à base d’eau de mer par exemple).
Les roches concassées
Les roches concassées d’origine volcanique telles que le pouzzolane, la pumice ou le kyriu, offrent une excellente aération du substrat et rétention de l’eau en les associant à de l’akadama. Le sable est également intéressant si les grains sont suffisamment gros.
Les éléments organiques
Comme éléments organiques, on peut citer la tourbe blonde qui est produite grâce à la décomposition lente des végétaux. Elle offre une très bonne rétention en eau et apporte des éléments nutritifs importants tels que les sels minéraux par exemple. Il y a également le terreau pour bonsaï que l’on associe avec de l’akadama ou bien l’écorce de pin qui permet le développement des micro-organismes et participe à la décomposition des matières organiques dans les engrais.
Qu’est-ce qu’un bon substrat ?
Un bon substrat se définit par sa capacité à rester homogène entre les rempotages, à drainer, aérer, et retenir l’eau. Pour obtenir un bon drainage, le substrat doit comprendre de gros grains qui absorberont l’eau et favoriseront l’élimination de l’excédent. Le choix d’un substrat bien drainant est important pour éviter la pourriture des racines par asphyxie. L’aération de la matière support joue un rôle majeur dans le développement de l’arbre. Les espaces entre les grains doivent être en mesure de capturer une quantité d’air suffisante pour donner de l’oxygène à l’arbre et permettre aux micro organismes du substrat d’organiser la décomposition des éléments organiques en fines particules. La rétention de l’eau est le dernier aspect important en ce qui concerne la matière support qui compose le substrat. Ce dernier doit être hydrophile pour favoriser les échanges d’humidité entre les grains et éviter la stagnation de l’eau. Le substrat idéal doit de préférence comprendre une forte proportion d’akadama, associée au pouzzolane, terre de kyriu ou pumice. On ajoute ensuite à la surface du pot un engrais spécial bonsaï qui se présente sous forme de boulettes à décomposition lente.
Nos conseils pour tailler un bonsaï
Pincer les conifères ou les feuillus à croissance lente
Pincer les bourgeons au début de reprise de la végétation est essentiellement réservé aux conifères et aux feuillus à croissance lente comme le hêtre par exemple. Il suffit de retirer les deux tiers du bourgeon sur un conifère pour avoir des aiguilles plus petites l’année d’après. Pour les feuillus à croissance lente on applique la technique du broutage de mouton, qui consiste à retirer les deux tiers de la feuille. On protège la tige et la base de la feuille avec son pouce puis on arrache le reste.
Tailler les feuilles d’un bonsaï
On taille les feuilles du bonsaï une fois par an. Si le rempotage n’a pas eu lieu, alors on effeuille l’arbre en totalité ou bien on taille le feuillage de moitié. Pour la taille annuelle, il faut couper les feuilles aux ciseaux en conservant le pétiole sur la branche afin que les feuilles repoussent plus petites. La date limite de la taille se situe au mois de juin. On taille aussi le feuillage des caducs afin de dégarnir la couronne et mieux laisser passer l’air et la lumière. On renouvelle l’opération au moins deux fois durant la période printemps automne. Si on souhaite faire grossir une branche, il faut retirer les feuilles de toutes les autres branches et conserver les feuilles sur la branche que l’on veut développer.
Tailler les branches des bonsaïs
Il faut tailler les grosses branches des bonsaïs très court et tailler plus légèrement les branches minces. On taille toujours les branches du côté extérieur. On taille ensuite le bonsaï au-dessus d’une insertion foliaire avec les ciseaux japonais, puis on recommence une à deux fois avant le mois de septembre. Il faut conserver deux à trois paires de feuilles par rameau pour une meilleure ramification.
La taille des conifères
La nanification des aiguilles des conifères s’obtient par le pinçage des bourgeons. La taille s’effectue quant à elle en octobre avec les ciseaux à bourgeons pour désépaissir les masses d’aiguilles et aérer l’arbre.
Tailler les caducs
Les caducs (Erables du Japon, Ormes de Chine, etc), se taillent à la reprise de végétation au moins deux fois entre le mois de mars et le mois de septembre. Pour les bouleaux, les charmes, les chênes et les hêtres, il faudra pincer les bourgeons à l’arrivée du printemps, les laisser grandir puis tailler très court en laissant très peu de feuilles.
La taille des bonsaïs à fruits et à fleurs
Pour les bonsaïs à fleurs, on taille les pousses fanées au printemps puis on taille les rameaux en juillet. Il faut ensuite recommencer l’opération en septembre avec une taille très courte. Pour la plupart des bonsaïs à fruits (amandiers, cerisiers, mûriers, etc), on taille après la chute des fleurs puis on réduit les rameaux. Les azalées et les camélias sont quant à eux taillés après la floraison entre mars et avril.
La taille de structure pour les bonsais caducs et certains fruitiers
Cette taille se réalise en hiver quand le bonsaï n’a plus de feuilles. Il suffit de supprimer les grosses branches inesthétiques en février. Cette taille permet aux nouveaux rameaux de se développer de façon harmonieuse. Par cette pratique, on forme aussi les arbres en supprimant les branches qui ne vont pas dans la direction souhaitée. En général, on supprime les branches qui poussent parallèlement au tronc l’une au-dessus de l’autre ou celles qui se développent l’une à côté de l’autre. Pour les grosses branches, il faut mettre du mastic cicatrisant sur la taille.
Comment arroser ses bonsaïs ?
Pour l’arrosage des bonsaïs il est conseillé d’utiliser exclusivement l’eau de pluie. Toutefois, si on utilise l’eau du robinet ponctuellement, il faut faire bouillir l’eau afin de neutraliser le calcaire. Pour l’adoucir, on peut mettre une poignée de tourbe dans l’eau et laisser l’eau reposer une semaine à l’air libre. Pour l’arrosage du bonsaï à l’eau de pluie est naturel et pratique. Il suffit de collecter l’eau en disposant un récupérateur d’eau ou des bassines à l’extérieur.
Concernant la fréquence de l’arrosage il n’y a pas de règles établies. On arrose en trois fois très généreusement lorsque le substrat est vraiment sec. Entre chaque arrosage, on laisse l’eau bien s’écouler. Après cela, tant que le substrat reste humide, on s’en tient à pulvériser régulièrement le tronc et le feuillage pour maintenir un bon taux d’humidité si l’arbre est à l’intérieur. On arrose toujours le bonsaï en pluie fine avec une pomme d’arrosoir dont les trous sont très fins.
Comment donner de l’engrais à ses bonsaïs ?
Les bonsaïs ont besoin d’une bonne fertilisation. Il faut donc leur apporter régulièrement un apport d’engrais (en petite quantité) afin qu’ils puissent grandir. Un engrais Biogold est idéal pour la culture des bonsaïs car il dispose d’un NPK assez doux et parfaitement équilibré. Lorsqu’on donne de l’engrais à un bonsaï, on le fait toujours après l’avoir arrosé. Il ne faut pas donner d’engrais à un arbre tout juste rempoté, taillé ou un arbre malade. L’hiver, on ne donne plus d’engrais aux bonsaïs se situant à l’extérieur car ils entrent en dormance. On continue cependant à fertiliser les bonsaïs d’intérieur en diminuant la fréquence.
Les outils pour entretenir ses bonsaïs
- Ciseaux grandes oreilles
- Ciseaux moyennes oreilles
- Pinces de rognage
- Coupeuse de feuilles
- Pinces concaves
- Ciseaux à bourgeons
- Pince à fil
- Râteaux
- Spatule
- Crochet à racines
- Balai à substrat
- Arrosoir
- Pulvérisateur
- Lampes horticoles (bonsaïs d’intérieur)
- Serres (optionnel)
- Greffoir
- Scie (travail du bois)
- Fil de ligature
- Tord tronc
- Pelle à substrat
- Tamis
- Grilles de drainage
- Bandes de greffage
- Paniers à boulettes d’engrais.
- Ciseaux sécateurs